jeudi 17 février 2011

Sommes-nous des métro-ingrats ?

"Métro-boulot-dodo" Que celui ou celle à qui on a pas rabâché ça 1 milliard de fois à l'appareil auditif lève le doigt ! Anyone ??? m'en doutais ! Le truc avec cette expression c'est que seulement un mot sur les trois n'est pas péjoratif Zzzzzzz.. AH ! pardon je m'étais endormie (genre la fille narcoléptique). Donc évidemment lorsque Albert vous parle de "boulot", ce n'est sûrement pas pour vous vanter les mérites de son super boss ou de ses collègues chiants comme la lune..et en ce qui concerne le métro...c'est plaintes sur plaintes à longueur de temps. Au téléphone sur le quai: "Han ! Ah bah voilà il est encore en retard, tsss..j'en peux plus Yvonne, nan mais j'te jure j'vais finir par me jeter sous le chemin de fer et là il va comprendre pourquoi il est en retard ce c****** de mes ****** ". Arrivée au boulot: "pfiouuuu toutes mes confuses je suis restée coincée dans le wagon pendant près d'une heure-Quoi, la marque d'oreiller sur mon visage ? mmff mais n'importe quoi attend.." Il est vrai que le "tro-mé" est quand même un ramassis de microbes et d'odeurs inquantifiables, qui rien que d'en parler m'inspire une réelle répugnance. Enfin tout ça pour dire que c'est vrai que le métropolitain on ne le porte pas dans nos cœurs et justement pas plus tard qu'hier je me disais "Meuh pourquoi tant de haine ?" (voix de blonde). Bein quoi, c'est tout de même une sacrée invention (à cet instant précis j'ai l'impression d'être Sabine dans C'est pas sorcier sur FR 3), il fait voyager à Paris près de 4 millions de masse humaine par jour, c'est pas rien Lucien ! Cet article n'est pas là pour faire une ode d'amour à la RATP, non que nenni mais cette question me trotte dans la tête:

Sommes-nous tous finalement des métro-ingrats ?

Mais alors où classer ces instants où perdue dans mes pensées je me suis surprise à observer et à apprendre sur la nature humaine ? Que faire de ce vieux chanteur black à la voix soul qui à la guitare dans un wagon presque vide m'a fait un jour frissonner tellement il avait du talent ? et de celui qui à Saint Germain a réuni une foule de 40 personnes dans le couloir où on a improvisé un boeuf sur "Imagine" de John Lennon ? Devrais-je avoir honte du rire que m'a provoqué le chauffeur lorsqu'il s'est mis littéralement à blaguer au micro en draguant une voyageuse qui venait de monter ? et de celui qui lorsque le métro était blindé et bloqué (pour changer) a détendu l'atmosphère en lâchant un "Allez maintenant on se tourne vers son voisin et on lui fait un grand sourire!!"? et de cet accordéon qui nous casse les noisettes dès le matin sur fond de vieille sono du dancing de Bernissart, qui n'est autre qu'une simple tentative de survie ? Doit-on vraiment être indifférent à tout cela et ne pas y accorder la moindre importance ? Je n'en ai pas la réponse. Mais ce temps passé perdu pour certains et trop long pour d'autres est aussi un moment de vie (Oups..ça fait un peu chrétien dit comme ça) des instants où l'on parcourt les entrailles de Panam Panam Panam, pour se rendre d'un point A à un point B, où l'on traverse les siècles à chaque station passant de l'époque Mérovingienne au 18e, où l'on prend le pouls de la ville.
Alors OK le métro c'est dégueu, mais pas que...